By Vincent Baldensperger
Lui c’est Simon. Aujourd’hui je suis son hôte pendant quelques heures pour sillonner son vignoble, l’accompagner dans ses travaux quotidiens. Je fais le plus beau métier du monde, ça c’est ce qui me trotte dans la tête une fois encore à ce moment. Passion dévorante pour toutes les formes d’artisanat, là où la main de l’Homme sublime la terre et la matière, sans artifice. Fidèle observateur, attentif, émerveillé souvent et jamais rassasié.
Ce matin de mai, 8 heures, hautes pressions, azur jusqu’aux Pyrénées et petit café aux pieds du château avant de débuter mon reportage. Journée consacrée à l’ébourgeonnage, une petite équipe nous devance sur une parcelle de Merlot. Il faut suivre un sentier, longer les premières parcelles dans le silence, l’herbe pleine de rosée sous les pieds… descendre enfin vers un lac, saules pleureurs, grenouilles, aigrettes, et sur l’autre flanc du vallon quelques brebis. Décors sonore. Sur cette petite parcelle, 5 personnes dos courbés, à genoux, couchées parfois s’activent méticuleusement pour mener à bien cette étape printanière. Chaque pied de vigne est observé puis débarrassé de ses bourgeons et jeunes rameaux envahissants. Là encore j’observe et j’apprend, concentré sur tous ces gestes. Un seul but en tête, saisir au mieux et sans intervenir le sens de ce savoir-faire. Quelques heures d’observations, suivre l’un puis l’autre, chantonnant, sifflotant pour s’encourager sous le soleil jusqu’à toucher au but. Deux, trois rangs terminés et une pause avant d’y retourner. 11 heures. J’entends leurs voix faiblir. Aux côtés de Simon, petit tour de lac avant de remonter vers notre point de départ. Là, entre deux rangs de Syrah, deux ceps à déposer sur le bord du sentier…
Lui c’est Simon Gerber, vigneron bio dans le Sud-Ouest de la France, à la tête du Domaine de Ribonnet où se cache une cave d’exception créée par Clément Ader.